Quand Casablanca se mettait en colère, ce sont des sueurs froides qu’elle donnait à Hassan II. Et avant lui au colon.
Une chose est bien sûr, le 20ème siècle est le siècle des rebelles. Abdelkrim qui avec vingt mille paysans tient en haleine deux empires coloniaux armés jusqu’aux dents. Marcus Garvey qui veut mettre fin à la domination blanche par sa tentative de rapatriement des descendants d’esclaves jamaïcains en Afrique. Mao Tse Toung qui prend la tête de centaines de milliers de paysans rebelles contre l’ordre établi. Trotsky qui se rebelle contre le Tsar puis contre le stalinisme. Che Guevara qui dit non à la domination yankee sur cette autre Amérique méprisée et piétinée. Khomeiny qui réussit un coup de maître en détrônant le très fier Shah in shah (roi des rois) de la Perse de toujours. Et puis Mandela qui enflamme par son symbole la rébellion noire contre le racisme afrikaner et précipite la fin de l’apartheid. Casablanca dans ses bars, cafés, clubs et mosquées, s’est nourri de tout cela pour affronter les injustices des pouvoirs dominants. Ainsi, l’une des tout premières révoltes contre le colonialisme avant même l’établissement du protectorat, est celle du cimetière d’Anfa. De fait, en juillet 1907, une entreprise coloniale s’affairait à percer une voie pour le chemin de fer près du port. Ses ingénieurs n’ont pas jugé utile de respecter la tranquillité des sépultures musulmanes. La population, secondée par des hommes de tribus, prend d’assaut le chantier. Une dizaine d’ouvriers européens sont tués. Une semaine plus tard, la France réagit d’une façon disproportionnée. Elle bombarde abondamment la ville. C’est un véritable massacre. Des centaines de Marocains y laissent la vie. En plus de milliers de blessés et de déplacés. L’armée française en profite pour entreprendre l’occupation de la Chaouia.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°60