À l’époque de son statut international, la ville du détroit accueille des dizaines de stations de radio, avec son lot de personnages hauts en couleur, d’anecdotes savoureuses et de découvertes musicales. Récit d’une époque peut-être pas si révolue que ça.
Pendant la Seconde guerre mondiale, la radio, véritable outil d’information, de communications cryptées et de propagande, est en plein boom. Tanger, zone internationale, nid d’espions, de diplomates et d’énergumènes en tout genre, n’échappe pas à la guerre des ondes. La longue histoire des radios tangéroises remonte à 1942, au moment de l’Opération Torch ou le débarquement américain sur le littoral atlantique marocain. L’Amérique, justement, souhaite disposer d’un relais radio le long des côtes marocaines. À défaut de s’installer à terre, les Américains utilisent un émetteur à ondes moyennes implanté sur un navire de la Navy, le USS Texas. Plusieurs émissions, appelées « La voix de la Liberté », sont alors diffusées en anglais, en français, en darija et en berbère. On y entend la voix, se voulant rassurante, du président Roosevelt qui s’adresse au peuple marocain: «Nous sommes venus ici… pour vous libérer. Nous ne sommes pas comme d’autres chrétiens qui vous foulent de leurs pieds. Considérez nos soldats comme… des moudjahidines». Sur la terre tangéroise, Radio Phalange et Radio Ibère, diffusent déjà leur propagande franquiste.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°97 (décembre 2018)