Trois ans après son retour d’exil, le roi Mohammed V s’est rendu à Madagascar pour une visite où ne manqueront ni l’émotion ni les couacs diplomatiques.
Ce devait être un voyage important. Beaucoup plus symbolique que politique. Et l’émotion devait être au rendez-vous. Et elle l’a été. En 1959, un peu plus de trois ans après son retour d’exil, le roi Mohammed V a effectué un voyage à Madagascar, l’île où les Français l’avaient exilé en 1953. L’ancien sultan, devenu roi en 1957, voulait remercier les habitants de cette île de l’océan Indien pour leur accueil et leur solidarité durant les deux ans qu’il a passés avec sa famille dans la ville d’Antsirabé.
Avant de partir pour Madagascar, qui était encore une colonie française, Mohammed V a pris soin de communiquer à Paris que son voyage à la grande île n’avait aucune connotation politique, qu’il n’allait pas intervenir dans les affaires intérieures du pays et qu’il s’agissait simplement d’un séjour de souvenirs et d’adieux. Si le souverain a grosso modo respecté la parole donnée, son entourage direct, non tenu par cette promesse, ne s’est pas privé de dire ce qu’il pensait de la situation politique locale.
Le 22 février 1959, Mohammed V arrive à l’aéroport international d’Arivonimamo, dans la province de Tananarive, la capitale. Il était accompagné de ses deux fils, Moulay El Hassan et Moulay Abdallah, d’un cousin, Moulay Ali Alaoui, ainsi que du ministre de l’Intérieur Ali Mhammedi, du chef de service de presse du Palais, Ahmed Alaoui, et du directeur du cabinet royal, Ahmed Hamiani. Un groupe de journalistes malgaches et français, dont le plus connu était Jean Mauriac, le fils de François Mauriac, l’écrivain qui avait pris partie pour l’indépendance du Maroc durant les dernières années du Protectorat, étaient également de la partie.
Par Adnane Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N°97