Zamane revient sur l’affaire de la probable et mystérieuse découverte sous le chantier de la Place d’Espagne à Tanger. Sur les réseaux sociaux, photos et vidéos ont circulé et alerté les Tangérois de l’existence d’un édifice historique au pied de l’ancienne médina. Problème, le sol a rapidement été enseveli par les tractopelles du chantier de rénovation. Pourquoi une telle précipitation qui ne fait que nourrir les spéculations ? Abdelaziz Idrissi, ancien délégué culturel de la ville de Tanger, actuel directeur du Musée Mohammed VI et chercheur archéologue, nous apprend d’abord «qu’il est assez courant d’ensevelir de nouvelles découvertes». Un procédé qui vise à sécuriser les lieux d’un écroulement, «surtout lorsqu’il s’agit d’un réseau de galeries souterraines». Et c’est précisément de cela dont il pourrait s’agir. Toujours d’après Idrissi, la ville de Tanger à connu, par le passé, de nombreuses canalisation de collecte et d’évacuation des eaux de la cité. Des travaux entrepris par les puissances influentes au XVIIIème et XIXème siècles, dont l’Espagne ou l’Angleterre. Les premiers éléments de la découverte laissent deviner une voûte en pierre, qui pourrait correspondre à d’anciens égouts. Une hypothèse rendue crédible par l’écoulement de l’oued Aherdane, qui se jette dans la Méditerranée en empruntant la pente sinueuse de la médina. L’archéologue nous apprend également l’existence d’une gravure anglaise représentant la baie de Tanger durant l’époque Mérinide (1244 – 1465). L’objet a la spécificité de représenter un site, en face du vieux port, précisément l’actuelle Place d’Espagne. Il pourrait s’agir d’un arsenal militaire ou d’un chantier de construction navale. Toutefois, en attendant une réaction officielle des autorités locales, toutes les pistes demeurent ouvertes.
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