La bataille entre les forces coloniales françaises et la tribu résistante des Aït Skhmane, du 20 août au 10 septembre 1932, a fait couler beaucoup de sang mais peu d’encre. Ce chapitre héroïque et douloureux n’a toujours pas sa place dans nos livres d’Histoire.
On sait que le chef zaïan Moha Ou Hammou a livré une farouche résistance aux forces françaises dans la région de Khénifra dès les premières incursions des forces d’occupation coloniale et jusqu’au début des années 1920. De même, la geste de Abdelkrim El Khattabi dans le Rif est sur toutes les langues et immortalisée par une profusion d’écrits. Le dernier carré de résistance des Aït Atta dans le Bougafer, en 1934, sous la bannière d’Assou Ou Bassalam, a également eu ses scripteurs. Mais la bataille du Tazizaout n’a pas eu cette chance. On ne compte que le récit du général Guillaume et la mémoire populaire dans les chants Izlan et poèmes Tifarin (sing. tayfaert) qu’on se transmet de génération en génération, ainsi qu’une stèle estompée entre Aghbala et Imilchil, à la mémoire des éléments français et leurs suppôts morts à la bataille. Peu pour nous édifier sur une séquence des plus héroïques et des plus douloureuses de notre histoire. Rendons grâce à la Faculté des lettres de Beni Mellal qui a consacré en mars 2007 un colloque à la bataille du Tazizaout. C’était une première.
Par Hassan Aourid
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