La projection d’un film annulée, une conférence reportée et des invités remerciés. Le Maroc s’interdirait-il de parler de ses juifs à l’heure où les hostilités reprennent au Proche-Orient ?
C’est une constante. Toutes les démarches artistiques, scientifiques et historiques ayant trait aux juifs marocains sont systématiquement victimes de censure, au moment où l’Etat d’Israël s’en prend violement au peuple palestinien. Une action militaire par ailleurs insoutenable, qui ne cache aucune ambigüité sur l’opinion de l’écrasante majorité des Marocains. Mais cette opinion concerne la politique d’un Etat (Israël) envers un peuple frère, les Palestiniens. Manifester son indignation est parfaitement légitime tant que la confusion ne règne pas. Défricher l’histoire des juifs du Maroc, présent depuis 3000 ans sur notre terre, ne veut pas dire approuver la politique agressive d’Israël d’aujourd’hui.
L’Université d’Al Akhawayn avait prévu d’organiser début décembre une très judicieuse conférence réunissant des historiens marocains, étrangers et israéliens. Le but de cette démarche scientifique était de regrouper les connaissances dispersées sur l’histoire des juifs marocains. Le tout coïncidant avec la commémoration du premier anniversaire de la disparition de Simon Lévy.
Par Sami Lakmahri
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