Voilà cinquante ans que l’émir rifain s’est éteint au Caire. Symbole de la lutte contre l’ennemi colonialiste, il a aussi laissé le souvenir d’un homme inlassablement guidé par ses principes modernes, jusqu’à créer sa propre république indépendante.
Il y a cinquante ans, le 6 février 1963, Abdelkrim El Khattabi s’éteignait au Caire, entouré de toute sa famille dans sa villa de Koubbeh Gardens, foudroyé par une crise cardiaque à l’âge de 80 ans. Gamal Abdelnasser, le président égyptien, qu’il avait toujours appuyé et qui le lui avait bien rendu en amitié et en déférence, lui avait alors organisé d’émouvantes et solennelles funérailles. Inhumée au cimetière des martyrs de la capitale égyptienne, sa dépouille continue d’irriguer les sables de l’Egypte, même si sa trace indélébile se situe dans sa terre natale, le Rif. Mohamed Ben Abdelkrim, dit Si Mohand, fils d’Abdelkrim El Khattabi, a eu une vie bien remplie. Il a été successivement étudiant à la Qaraouiyine, instituteur, interprète, cadi, juriste, journaliste, chef de guerre, président d’un mouvement d’indépendance ayant engendré un Etat, avant de connaître l’exil pendant 21 ans à La Réunion et de devenir président du Comité de libération du Maghreb au Caire… Cette activité, révolutionnaire pour l’époque, son irréductibilité, sa prescience, sa force politique, sa lutte pour l’indépendance, pour le progrès, contre l’injustice, son réformisme sont encore partout célébrés aujourd’hui, lui assurant l’estime indélébile des jeunes générations.
Par Zakya Daoud
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 27