Dès son arrivée au Maroc après son expulsion par la France, le 27 octobre dernier, Abdelilah Ziyad, considéré comme l’instigateur des attentats commis à Marrakech en 1994, a été entendu par la police marocaine. Son cas rappelle une affaire sanglante prélude à la fermeture de la frontière avec l’Algérie…
Il s’appelle Abdelilah Ziyad et son nom a fait la Une des médias à l’été 1994. Vingt-sept ans après, l’homme, aujourd’hui âgé de 63 ans, a reposé le pied sur le sol marocain, qu’il n’avait plus foulé depuis 1981 et sa fuite vers la France. Déjà, à l’époque, les services marocains étaient sur sa trace pour faits de terrorisme. La justice leur a emboité le pas en condamnant Ziyad par contumace, en 1984, à une peine de prison à perpétuité. Une condamnation qui n’empêche pas cet ancien du Mouvement de la jeunesse islamique marocaine (MJIM) de continuer son activisme depuis le France. Dix ans plus tard, il est considéré au Maroc comme le cerveau de l’odieux attentat de l’Hôtel Atlas Asni de Marrakech, qui a coûté la vie à deux touristes espagnoles. Pire, Rabat établit lors d’une enquête les liens de Ziyad avec les services secrets algériens, et décident d’imposer un visa aux citoyens algériens ou d’origine algérienne. La suite est connue avec la fermeture de la frontière entre les deux pays, depuis toujours close. Jugé et condamné en France en 1997 à huit années d’emprisonnement et à dix ans d’interdiction de territoire, Ziyad y demeure sous une fausse identité après sa libération et son nom refait surface en 2015, lorsqu’il est soupçonné d’avoir formé l’un des kamikazes de l’attentat contre le Bataclan à Paris. D’après les médias, Ziyad a été entendu par la police marocaine qui devra sans doute garder un œil attentif sur lui.