Eminemment respectée par les hommes bleus, Tin Hinan est considérée comme la mère du peuple touareg et est souvent invoquée lorsqu’il s’agit de défendre la noblesse d’une tribu. Originaire du Tafilalet, cette femme légendaire, belle et autoritaire, aurait vécu au IVème siècle. Voici l’histoire d’un personnage aux multiples facettes, symbole de la sociologie touareg.
Qui était véritablement Tin Hinan ? Cette femme berbère originaire du Tafilalet, considérée comme la reine du peuple touareg, est aujourd’hui méconnue ou reléguée au rang de mythe. Pourtant, chez les Touaregs, persuadés de son existence, elle demeure vénérée grâce à la tradition orale transmise de génération en génération. Selon eux, elle n’est rien de moins que l’ancêtre des tribus touaregs nobles, et donc la mère de ce peuple nomade. Son nom signifie, “celle qui voyage”, “celle qui vient de loin”, “celle des tentes”, voire “la migrante”. Son histoire remonterait au IVème siècle. À cette époque, l’Afrique du Nord, en particulier la Numidie, est dominée par la puissance romaine, dont l’empereur Constantin a officiellement adopté la religion chrétienne. La région est donc le théâtre de révoltes entre les tribus berbères insoumises et le pouvoir romain. Est-ce à cause de cette situation sociale et politique conflictuelle que Tin Hinan, et, peut-être, plusieurs membres de sa tribu ont quitté leur Tafilalet natal, une région située au sud du Maroc, pour se réfugier au Sahara ? “Autre hypothèse : un conflit personnel au sein de la famille ou de la tribu qui aurait incité Tin-Hinan à fuir loin de son milieu d’origine. Une femme intelligente, une femme d’autorité qui prend la décision de partir… pourquoi pas ?”, s’interroge Jacqueline Sorel, journaliste et spécialiste du pouvoir féminin sur le continent africain. Personne ne connaît la réponse.
Par Nina Kozlowski
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