En 1963, l’image d’un Maroc tolérant est sérieusement écornée par le procès de 14 adeptes du bahaïsme. Deux camps s’affrontent et le gouvernement se déchire. Un épisode largement occulté par l’Histoire.
Nador, avril 1962. Une série d’arrestations vient troubler la quiétude de la ville. Treize Marocains (des fonctionnaires et des instituteurs) et un Syrien sont accusés de «rébellion, désordre, atteinte à la sécurité publique, constitution d’associations de malfaiteurs et atteinte à la foi religieuse». Leur point commun est d’appartenir au mouvement religieux bahaï, originaire d’Iran. Fondé en 1863 par Baha Allah, le bahaïsme reconnaît les livres saints et leurs prophètes, et prône une réconciliation des religions en vue de pacifier l’humanité. Un credo qui a vu le jour dans des sociétés en pleine mutation industrielle et cherchant à renouer avec la spiritualité. Avec le temps, le bahaïsme a fait bon nombre d’adeptes et quelques communautés se sont formées un peu partout dans le monde. Dans le Maroc du début des années 1960, la petite communauté bahaï n’excède pas quelques dizaines de membres. La situation politique du royaume est alors fragile. Hassan II vient de monter sur le trône et la monarchie se cherche encore des motifs de légitimation. Le mouvement nationaliste, quant à lui, tient à s’approprier la mission de forger au Maroc une identité musulmane irréprochable et indivisible.
Par Sami Lakmahri
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Neveux de feu Mohamed Maanan et de Bouarfa, bahai’s…
Tous mes respects à leur mémoire.