Minoritaires dans les pays musulmans, juifs et chrétiens ont bénéficié jusqu’au XIXe siècle du statut de dhimmi. Leur présence en terre d’islam était ainsi protégée, mais aussi réglementée et assujettie au paiement d’un impôt élevé.
Dhimmi ! Un mot à consonance arabe qui rappelle un statut aujourd’hui disparu et qui existait autrefois dans les pays musulmans. Son origine, sa fonction et sa finalité ont été étudiées par les orientalistes de tous bords. De nos jours, la vigueur de l’islam aidant, certains en ont profité pour remettre à flot ce mot en désuétude. Ils se mettent à fantasmer, telle Gisèle Littman-Orebi, alias Bat Ye’or, qui théorise depuis plusieurs décennies sur le retour de la « dhimmitude » dans une Europe qui serait devenue l’Eurabie, un espace qui serait gouverné par les musulmans après l’imposition de l’islam par les immigrés. Après l’assassinat de 77 personnes en juillet 2011 par le terroriste norvégien d’extrême-droite Anders Behring Breivik, la police a retrouvé chez lui les écrits théoriques sur l’Eurabie de Bat Ye’or, dont les travaux sont jugés de manière quasi unanime par la communauté scientifique comme partisans et peu fiables. On appelle dhimmis ou ahl dhimma les chrétiens et les juifs qui vivaient en tant que minorités dans les Etats musulmans. Leur présence en terre d’islam n’était pas seulement tolérée, elle était codifiée par des textes de loi qui protégeaient et réglementaient cette présence. Il faut dire que des trois religions du Livre (islam, christianisme et judaïsme), seul l’islam a codifié juridiquement la présence des suiveurs des autres Ahl Al Kitab (gens du Livre) sur ses territoires. On ne trouve pas d’équivalent de dhimmis dans les Etats régentés par des princes chrétiens ou juifs.
Par Younes Messoudi
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Cette contribution est remarquable car elle est à la portée de toute personne. On est pas obligé d’être un spécialiste de l’histoire pour comprendre le relation qui existait entre les musulmans et les juifs.
J’aimerais toutefois savoir si les juifs qui vivaient avec les berbères de l’Afrique du Nord n’avaient pas plus de droit avant l’apparition de l’Islam.
Bonjour, j’ai a étudié l’extrait de la diatribe d’al jahiz au 9e siècle à Bagdad contre les chrétiens protégés dans « AL-DJÂHIZ, al-Radd ‘alâ l-nasâra (IX°siècle), éd. et trad. I.S.ALLOUCHE, « Un traité polémique christiano-musulmane au IX°siècle », Hespéris, 26 (1939) p. 134-136. »
Je comprends la portée de cet extrait. Une critique des chrétiens qui justement ne respecte plus ou peu les conditions émises dans le coran à travers les sourates depuis Mahomet au pacte d’Umar.
Mais le seul problème que je ne comprends pas et que pourquoi les critiquent ils ?, quel en est l’intérêt de cette diatribe ?, la portée? même si je comprends que Bagdad est à son apogée économique, culturelle, une ville cosmopolite et dont les érudits voit les dhimmis comme des hors-loi