L’avènement de Mohammed VI au trône en 1999 a représenté un tournant dans le style de gouvernance, caractérisé par l’élaboration du concept d’État social, une nouvelle approche géopolitique et une économie inclusive. Au cours des 25 dernières années, plusieurs projets ont été lancés, certains ayant mieux abouti que d’autres…
Mohammed VI met l’accent dès le début de son règne sur les questions sociales, plaçant la famille, particulièrement les femmes et les enfants, au cœur de ses préoccupations. Avec le lancement, en 2002, du plan d’intégration des femmes et l’adoption du code de la famille en 2004, le Maroc franchit une étape importante vers la réduction des inégalités de genre. Mais ce chemin n’a pas été sans obstacles, nécessitant la confrontation de sensibilités et un changement de mentalités. Pourtant, cela permet à des sujets jadis tabous comme l’âge minimum de mariage des filles, le droit des femmes au divorce, et l’interdiction de la polygamie sans le consentement de la première épouse, d’occuper davantage d’espace dans le débat public. Vingt ans plus tard, cette expérience, qui représentait tout de même à l’époque un tournant majeur pour la société marocaine, commence à s’essouffler et, avec le temps, des lacunes et des défis pratiques poussent Mohammed VI en 2022 à appeler à corriger ces lacunes, et de promulguer une nouvelle réforme pour créer une nouvelle génération du code de la famille. Une réforme qui tarde toujours à éclore aujourd’hui.
Par Omar Kabbadj
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