Au Maroc, les juifs ont excellé dans l’art de traduire. Interprètes privilégiés des sultans et des puissances européennes, ils ont été qualifiés de «torjman», «truchement» et «drogman». Retour sur l’histoire de ces termes qui traduisent avec éloquence une certaine relation entre l’Orient et l’Occident.
En 1831, le Comte de Mornay est chargé par le roi de France Louis-Philippe de conduire au Maroc une mission extraordinaire auprès du sultan Moulay Abderrahman. Il est accompagné d’un nommé Desgranges, traducteur du roi pour les langues orientales. Mais l’arabe du Levant pratiqué par ledit Desgranges étant si mal compris par les Marocains, et lui-même étant si peu capable de suivre le discours de ses interlocuteurs locaux, on doit faire appel d’urgence à l’interprète marocain du consulat français, le juif Abraham Benchimol. A la suite de quoi, le Comte de Mornay se voit contraint, non sans déplaisir, d’associer Benchimol à ses futures négociations. Comme pour justifier cette déconvenue embarrassante, il écrit : «L’Empereur, qui ne permet pas qu’aucun envoyé européen lui adresse directement la parole, exige qu’un juif serve toujours d’interprète». Mornay ne se défait pas pour autant de son Desgranges dont il loue le bon esprit et dont la présence lui sera d’un grand secours, affirme-t-il, car «le juif se trouvera dans l’impossibilité de dénaturer mes expressions».
Ruth Grosrichard
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Magnifique ! Merci.
JE CHERCHE ;JOSEPH ET MESSODI SICSU, PARTIES DE TANGER AU COMMENCEMENT DE 1910 POUR EMMIGRER A BRAZIL, DES PARENT SOL ET ISSAIC SICSOU DE TANGER, SI VOUS SAVERZ DES SES DESCENDANTS PLAISIR DE ME TRANSFERREZ LE MESSAGE. TRES IMPORTANS DE TROUVER LES DECSENDENT DE MESSODI ET JOSEPH SICSU.
je me rappel avoir entendu que le Sultan El Mansour,a fait immigrer 4 familles juifs de Fes comme traducteurs a Meknes,a la creation de cette ville qui était habite par la tribu Berbere des Meknasa
Je vais être d emblée prétentieux: de mémoire de traducteurs des tribunaux, je peux.dire que je suis le premier interprète de conférences formé et diplômé dans cette nouvelle profession des métiers de la traduction commencé au Maroc pendant les années 70 (ma première conférence à Agadir en 1974 organisée par le CIH) J’ajoute que j ai conduit les premiers pas de plusieurs interprètes marocains sur la scène de l’événementiel, au début des années 80, fait que peu reconnaîtront parce que le caractère national les fait des ingrats….