N’ayant d’autre alternative, le roi renonce à son trône et à son pouvoir politique pour… 36 heures. Cette situation ubuesque, c’est la Belgique qui l’a vécue en 1990. Une décision probablement unique dans l’histoire des monarchies. L’événement conclut le feuilleton politique né de la loi sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse), autrement dit la dépénalisation de l’avortement. Le 3 avril 1990, le parlement promulgue cette loi avec une large majorité. En Belgique, toutes les lois votées par les députés ont besoin de la « sanction du roi ». Dans la constitution belge, le roi a été mis en retrait des affaires politiques. Tout en étant symboliquement le chef de l’exécutif, le monarque ne peut jamais agir seul, et toutes ses décisions sont soumises au jugement de son gouvernement. Jusqu’à ce mois d’avril 1990, la machine institutionnelle ne s’était jamais vraiment grippée. Mais la loi sur l’IVG pose un sérieux problème de conscience à Baudouin Ier, fervent catholique. Il refuse tout simplement de la valider. La loi ne peut donc plus être appliquée, et la Belgique entre dans une grave crise constitutionnelle. Les spécialistes, après avoir fait le tour de la question, proposent à Baudouin Ier d’abdiquer le temps de faire appliquer la loi. Le roi reprendra son trône, 36 heures après l’avoir quitté.
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