Le documentaire «Rif 58-59 : briser le silence» a connu son «avant-première» en décembre dernier, à l’Institut royal de la culture amazighe. Réalisé par Tarik El Idrissi, le film revient sur la répression du soulèvement populaire dans le Rif, à la fin des années cinquante.
Décidément, les évènements du Rif du siècle dernier suscitent encore de l’intérêt, mais pas seulement des historiens. Rif 58-59 : briser le silence retrace la succession de faits ayant mené au massacre des habitants de la région du Rif par les Forces Armées Royales (FAR), au lendemain de l’indépendance des régions occupées par la France et l’Espagne. Cette histoire, ce n’est pas le réalisateur qui la raconte de manière directe. En fait, le documentaire rassemble les témoignages que Tarik El Idrissi a recueillis auprès des habitants de sa ville natale, Al Hoceima, ainsi que des régions avoisinantes. L’idée est de donner la parole à ceux qui ont vécu cette escalade de violence seconde par seconde. Les premières images du documentaire montrent à quel point le sujet est encore tabou, même quand il est abordé en famille. À ce jour, les témoins ou victimes des sévices et des injustices de l’époque ne trouvent pas toujours les mots pour parler de ce qui s’est passé dans le Rif entre 1958 et 1959. Beaucoup parmi les jeunes générations ignorent ou savent vaguement et sans détail qu’ils ont un proche ayant trouvé la mort ou qui a été emprisonné à la suite à ces évènements.
Par Ghita Zine
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