Grâce à l’Exposition coloniale de 1931, la France a l’ambition de raconter son empire colonial et de le célébrer. A travers cette ambition largement portée par le maréchal Lyautey, quelle image donne-t-on de ces espaces colonisés et, plus particulièrement, du Maroc ?
Le 6 mai 1931, au bois de Vincennes, s’ouvre pour six mois l’Exposition coloniale internationale et des Pays d’outre-mer. La France tient depuis plusieurs années à ce que Paris soit le lieu d’une grande exposition coloniale. La capitale avait déjà reçu des expositions universelles avec une importante section coloniale (1889, 1900, etc.) pour convaincre de la grandeur de la colonisation. Marseille a fait son exposition en 1922. Or, en ces lendemains de Première guerre mondiale, l’enjeu d’une exposition universelle est plus large qu’à la Belle époque. Le but n’est plus seulement de se glorifier de son empire colonial dans un esprit impérialiste, mais de porter à la connaissance de tous ces terres lointaines qui, par leurs hommes et leurs richesses, ont permis la victoire. Paris sera donc le lieu d’une exposition internationale. Ce «Tour du monde en un jour» doit non seulement montrer mais faire comprendre. Cette dimension pédagogique est voulue par le maréchal Lyautey, nommé le 27 juillet 1927 commissaire général de l’exposition. Il s’entoure immédiatement d’une équipe qui a œuvré avec lui au Maroc. L’homme incarne toutes les facettes de la colonisation, le combattant et le constructeur. Sa personnalité influence l’organisation de l’événement, lui qui fut déjà l’initiateur d’une exposition en 1915 à Casablanca. Mais en 1931, c’est «une grande œuvre de paix» qu’il tient à produire.
Par Claudine Hérody
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