Ce mois de juin à Paris avait lieu la 13ème édition de l’Oriental Fashion Show, un défilé de mode vestimentaire à l’appellation bien exotique et historique «la route de la Soie». À l’honneur, le caftan marocain représenté à travers le savoir-faire de trois maisons de haute couture du Royaume chérifien ; Amina Benzekri Ben rahal, Hind Berrada et l’Altière Maison de couture qui ne sont plus à présenter. Frou-frou de la plus orientale des robes marocaines.
Commençons par contextualiser le vêtement dans dar al-islam. Pour ce faire, on se doit de remonter aux premiers temps de la religion. Que portaient alors les premiers musulmans ? De toute nécessité, le Coran est le référent ultime. À ce propos, le livre sacré dans sa sourate 24, verset 32, énonce ce qui suit : «Et dites aux femmes croyantes de baisser les yeux et de protéger leurs parties intimes, et de ne pas montrer votre beauté et vos ornements, sauf ce qui en est visible, et placez vos voiles sur vos seins, et ne montrez votre beauté et vos ornements qu’à vos maris, ou à vos parents, ou aux parents de vos maris, ou à vos enfants». À l’évidence, cela demeure flou et l’exégèse laisse la porte ouverte aux interprétations. En revanche, pour la soie, l’une des matières privilégiées pour la confection du caftan, l’anagogie islamique est plus claire. L’herméneute Al-Boukhari rapporte que «Le Prophète nous a interdit le port de la soie et du brocart ou de nous asseoir là-dessus». Bien sûr, cela s’applique pour les musulmans et non les musulmanes, libres, quant à elles, de porter à leur guise la soie, le brocart ou l’or. Au-delà donc de la matière vestimentaire, le caftan à l’époque de Muhammad n’existe tout simplement pas. L’habillement islamique archétypal se résume dans l’ensemble au qamis, à l’aljuba, et au sirwal.
Par Farid Bahri
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