En 2014, un documentaire intitulé «When people die, they sing songs» (Quand les gens meurent, ils chantent des chansons) fit grand bruit et l’histoire de Regina Gluckman, ancienne prisonnière du camp de concentration de Sidi El-Ayachi au Maroc, émut le grand public américain. Zamane vous reconstitue cette histoire extraordinaire, dont la portée est universelle.
Suite à de multiples recherches, nous avons pu entrer en contact avec la fille de la célèbre pensionnaire de Sidi El-Ayachi, Sonia Gluckman, résidant à New York. Depuis qu’elle a quitté le Maroc, en 1946, elle n’est jamais retournée au pays de sa naissance, mais «elle voudrait bien visiter les lieux de son enfance si l’occasion se présente». Car Sonia a gardé une bonne appréciation des «gens du Maroc dont sa mère, Regina, parlait bien». Nous avons pu également entrer en contact avec Olga Lvoff, la réalisatrice du documentaire. Regina Gluckman, née Grunfeld (1919-2016), est une ancienne prisonnière au camp d’internement de Sidi El-Ayachi d’Azemmour au Maroc pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ses parents et son jeune frère furent déportés à Auschwitz où ils disparurent. Peu de temps après le mariage de Regina, l’Allemagne avait envahi la Belgique (mai 1940), obligeant les jeunes mariés à fuir le pays. Alors que la France libre tombait, ils voyagèrent (pendant plus de deux ans) vers le sud de la France dans l’espoir d’entrer en Espagne, mais cela n’avait pas réussi. Le couple obtenait les deux derniers billets sur un bateau traversant Gibraltar et se rendant au Maroc qui, au moment où ils arrivèrent, était sous l’occupation du gouvernement de Vichy, et furent internés à Sidi El-Ayachi.
Par Mustapha Jmahri
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