Frustrant. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier le Mondial de Russie, tant les Lions sont passés tout près d’un retentissant exploit.
Ce Mondial 2018 est une histoire de renaissance, voire de résurrection. Après France 1998, les Marocains ratent la dernière marche pour les quatre rendez-vous suivants. En 2002, c’est le Sénégal qui leur barre, in extrémis, la route du Mondial, avant d’aller briller dans cette Coupe du Monde disputée «à cheval» entre la Corée et le Japon. En 2006, et alors qu’il n’a perdu aucun match éliminatoire, c’est la Tunisie qui lui chipe la qualification. Mais, en 2010, c’est la débandade totale quand le Maroc termine, sans victoire, loin derrière sa bête noire (Cameroun) et deux sélections pourtant à sa portée (Togo et Gabon). Quant à 2014, il n’y avait pas grand-chose à espérer face à la meilleure sélection africaine de l’époque : la Côte d’Ivoire de Gervinho, Yaya Touré et Didier Drogba. 20 ans sans Mondial, c’est long, très long. Surtout que, entretemps, les fans des Lions de l’Atlas, c’est-à-dire à peu près tous les Marocains, n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent : une finale de la CAN en 2004, perdue (1-2) face à une Tunisie à laquelle ils étaient probablement supérieurs. Et trois qualifications pour les JO (2000, 2004 et 2012) pour des éliminations sans gloire, dès le premier tour. L’espoir renait avec l’arrivée d’un coach : Hervé Renard, surnommé «le sorcier blanc» comme son mentor, le célèbre Claude Le Roy. Renard récupère un groupe talentueux mais au mental en berne. Il remobilise ses troupes, lance quelques garçons prometteurs (Hakimi, Boufal, En-Nesyri, Boufal), s’appuie sur un bon capitaine (Benatia), un excellent lieutenant (Belhanda), de bons soldats (Dirar, Amrabat), et n’oublie pas de donner sa chance à celui que l’on présente comme le «grand 9», que le Maroc attend depuis Boussati : Ayoub El Kaâbi.
Par Karim Boukhari
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