Le 12 décembre dernier à Salé, le mouvement Al Adl Wa Al Ihssane (Justice et Spiritualité), commémorait la troisième année de la disparition de son fondateur, Abdeslam Yassine. A cette occasion, la Jamaâ a souhaité que la rencontre s’organise autour d’un débat ayant pour thème « Les mutations profondes dans la région et le rôle des élites et des peuples ». Une ambiance académique qui tranche avec la commémoration de l’année dernière, qui s’articulait autour de la personne et des écrits de Cheikh Yassine, présenté alors comme un penseur capable de réformer sa théologie. Cette année, l’évènement a vu la participation d’invités de divers horizons. Des acteurs associatifs comme Fouad Abdelmoumni ou l’industriel Karim Tazi ont ainsi côtoyés des membres du PSU (Mohamed Hafid) et même des dirigeants de l’extrême gauche comme Abdellah El Harif (ex -Secrétaire Général de Annahj Addimocrati). Du côté des partis d’obédience islamique, des délégations maghrébines ont également fait le déplacement à l’image de certains membres tunisiens d’Annahda ou encore des parlementaires algériens issus de formations islamistes « tolérées ». C’est donc dans une atmosphère de rapprochements de ces diverses tendances que se décline la stratégie de la Jamaâ, qui cherche un nouveau souffle depuis la disparition de son chef spirituel Abdeslam Yassine en décembre 2012. Une invitation au dialogue que semble pourtant avoir ignoré la principale force politique à référant religieux du Maroc. Le PJD, principal parti au gouvernement, s’est effectivement fait remarquer par son absence. Alors que plusieurs de ces membres ont été conviés, aucun n’a fait le déplacement au siège d’Al Adl Wa Al Ihssane à Salé. Abdelaziz Aftati, ancien parlementaire du parti de la lampe, dont le nom était pourtant inscrit dans la liste des conviés se justifie. Il déclare à Zamane : « A titre personnel, je n’ai pu honorer cette invitation que pour des contraintes de calendrier ». Aftati précise également « qu’aucune consignes n’a été livrée par les dirigeants du PJD » et que « chacun des invités était libre de choisir de participer à l’évènement ». Il encourage enfin les « camarades » de la Jamaâ à « poursuivre leur volonté de transformation du mouvement ».
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