Ce Tangérois, né en 1924, aux confluences de grands mouvements, la guerre du Rif et la montée du franquisme, doit son parcours au mouvement nationaliste, et il s’acquittera amplement de sa dette.
Les autorités espagnoles qui géraient la ville de Tanger pendant la Deuxième Guerre Mondiale, ont fauché le frère ainé de Si Abderrahmane, qui disparaitra à jamais, et c’est vers le mouvement nationaliste, en limbes, que le jeune Abderrahmane, projettera son regard. Il quitte Tanger pour Marrakech, au lycée Mangin, où il sera aux prises des exactions de l’administration sous la férule de Glaoui. Il rejoindra, dans la foulée, le collège Moulay Youssef où, adolescent, il participera à la ferveur nationaliste, conséquente à la présentation du manifeste de l’indépendance en 1944. Il sera exclu du collège. Il connaitra dans ces vicissitudes ce jeune leader Mehdi Ben Barka, qui le fera enrôler dans le parti de l’Istiqlal. Il connaitra les tribulations de la vie politique, entre l’exil à Paris, l’activisme, et les exactions de la police française. Il s’exilera un moment à Madrid dans les années 1950 et, dans son séjour madrilène, connaitra l’homme d’affaires tunisien Hafed Ibrahim, parrain et bailleur de fonds de la guerre de libération au Maroc et en Algérie. Abderrahmane a été dans cette phase, comme le dira feu Hassan II, en le présentant à ses deux fils, Sidi Mohammed et Moulay Rachid, un notoire trafiquant d’armes. Dans le Maroc indépendant, il se ralliera à l’aile gauche de l’Istiqlal, celle qui formera l’UNFP et Abderrahmane aura été, au-delà de ses charges politiques, responsable de la presse du parti, dans l’organe de Tahrir, avec Fqih Basri. La tension avec le pouvoir déteindra sur lui. Il sera jugé dans le procès de 1963, incarcéré dans le tristement célèbre lieu de détention dar El Moqri. Il sera élargi après presque un an de détention et une condamnation avec sursis.
Par Hassan Aourid
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