Comment va le monde ? Que deviendra-t-il ? Où va-t-on ? Que nous arrivera-t-il ?
La crise mondiale du Covid-19 a bouleversé les certitudes qui déterminaient, jusqu’à il y a quelques mois à peine, le fonctionnement du monde. Tous les pays, toute l’humanité ont été affectés. Quelque chose n’a pas, justement, correctement fonctionné. Quelque chose doit changer. Non seulement au niveau technologique, économique, politique, mais aussi dans notre appréhension des rapports humains et des grands choix (mondialisation, libéralisme, etc.) qui font le monde d’aujourd’hui. Au Maroc comme ailleurs, nous devons désormais faire face à cette inquiétude, aux recroquevillements nationalistes ou religieux, mais aussi à la nécessité de relier tous les pays et toutes les sociétés par un nouveau lien plus transversal, plus juste.
Edgar Morin, grand témoin de notre époque, nous donne les clés pour mieux comprendre ce qui se passe et, surtout, ce qui risque de se passer demain. Ni optimiste, ni pessimiste, mais réaliste et lucide, le penseur et philosophe à la vie bien remplie, accorde à Zamane une interview exclusive à l’occasion de la sortie prochaine de son nouveau livre aux allures de testament («Changeons de voie», aux éditions Denoël). Il décrypte pour nos lecteurs les conséquences de la pandémie. Et il rappelle, au final, que la solution, la meilleur voie à suivre, reste celle de l’humain. Mais un humain juste, équilibré, équitable.
«Je suis une victime de l’épidémie de la grippe espagnole, et du reste j’en suis mort, en fait né-mort, et ranimé par les giflements ininterrompus du gynécologue qui me tint trente minutes suspendu par les pieds. Je n’ai aucune mémoire de l’événement, mais j’en garde la marque jusqu’à maintenant par un sentiment d’asphyxie qui me saisit parfois, me donne l’illusion d’étouffer et dont je me délivre par un profond soupir». 99 ans plus tard, c’est le coronavirus, descendant indirect de la grippe espagnole (H1N1), qui vient me proposer le rendez-vous raté à ma naissance…
Par la Rédaction