L’exil d’Allal El Fassi commence donc le 3 novembre 1937. Dans l’avion qui décolle de Ksar Es-Souk, le capitaine Roux scrute les réactions du leader nationaliste. L’officier français note qu’Allal El Fassi surveille ses bagages, une collection éparse d’effets personnels, des habits traditionnels et européens, ainsi que du matériel de table, de cuisine, de linge de maison, etc. Tout a été fourni par la résidence générale. A chaque escale, le Marocain, qui ne sait pas où il va être interné, fait mine de s’intéresser à la géographie pour connaître l’itinéraire. Il pose des questions sur sa destination finale. En vain. Après un premier atterrissage à Tindouf, il pense qu’il va être confiné dans un quelconque point du Sahara, peut-être un oasis. Il se trompe. Lors des deux escales suivantes, à Bir Moghreïn puis à Atar, en Mauritanie, il espère encore que son voyage touche à sa fin. A Saint-Louis, au Sénégal, il croit, encore une fois, que son périple va prendre fin. Il est déçu quand son avion redécolle. C’est après une courte escale à Dakar qu’il acquiert la certitude que la France a décidé de l’expédier au bout du monde. Après Dakar, il y eut Conakry, Abidjan, Douala, avant que l’avion n’atterrisse à Libreville. C’est à ce moment que son compagnon de voyage lui annonça le lieu où la France avait décidé de l’exiler : le Gabon.
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