Après la chute d’al-Andalus et la fin de la période mérinide, une nouvelle idéologie voit le jour au Maroc pour légitimer le pouvoir : le chérifisme. Les Saâdiens vont tenter de s’y engouffrer. Â leurs risques et périls…
On assiste, à l’époque, à un retour spectaculaire et presque surréaliste des Idrissides, à l’émergence de divers meneurs de foules revendiquant une ascendance prophétique, ainsi qu’à l’essor des zaouïas et des groupes ralliés à un prétendant au chérifisme. Le présent texte cherche à prouver que les Saâdiens descendent du Prophète, ce qui signifie que cette légitimité était contestée à leur époque. Il est extrait du «Nouzhat El Hadi bi Akhbar Moulok Al qarn Al hadi» de Mohamed Essaghir El Ifrani (1670), traduit en français par O. Houdas et publié par Ernest Leroux à Paris en 1889. Nous l’avons adapté en français moderne tout en nous appuyant sur le texte original en arabe, dans une édition critique établie et présentée par Abdellatif Chadli. Dans son ouvrage «El Montaqa Al Maqsour ‘ala maâthir khilafet Assoltan Aboul Abbas El Mansour», le maître et érudit Aboul Abbas Ahmed Ibn El Qadi rapporte que cette généalogie lui a été transmise par Aboul Abbas Ahmed Ben Yahia El Houzali, caïd principal de l’héritier présomptif d’al-Mansour, Moulay Abou Abdallah Mohamed El Mamoun. «J’ai reçu la même liste, ajoute Ibn El Qadi, de mon professeur Aboul Abbas Ahmed ben Ali El Manjour. Un autre de mes professeurs, Abou Rachid Yacoub ben Yahia El Yedri, m’a assuré avoir vu cette même généalogie écrite de la main d’Abou Abdallah Mohamed ben Ghaleb Ben Jachar, et cette copie portait les annotations du cadi Abou Abdallah Ben Allal. Moi-même, j’ai vu cette généalogie rédigée de la main d’un chérif saâdien. Cependant, je soupçonne qu’elle présente une lacune entre Qasim et Mohamed Ennefs Ezzakia. En effet, aucun enfant d’Ennefs Ezzakia ne portait le nom de Qasim. Le seul Qasim de sa descendance était fils d’al-Hassan, fils de Mohamed, fils d’Abdallah al-Achter, fils de Mohamed Ennefs Ezzakia, fils d’Abdallah al-Kamil. Est-ce une erreur du copiste ou une méconnaissance de la véritable filiation ? Dieu seul le sait».
Par Moulim El Aroussi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°172