Beaucoup de civilisations ont disparu corps et âme, écrasées par le passage du temps qui court et par l’adversité. Envers et contre tout, l’amazigh, avec ses affluents culturels, linguistiques, démographiques, résiste encore.
Quand on considère aujourd’hui les réalités linguistiques de l’Afrique du Nord, on découvre que la langue amazighe a presque totalement disparu de l’Egypte occidentale où elle était parlée il y a 2 à 3000 ans. Les seules exceptions sont les oasis de Siwa et Qara qui se situent près de la frontière libyenne. Si on avance vers l’ouest, la situation de l’amazigh est moins dramatique, puisque quelques unités pour cent de la population en Libye et en Tunisie le pratiquent encore, ou du moins le comprennent. Sa situation s’améliore nettement en Algérie : c’est la langue maternelle d’au moins 15% des habitants de ce pays. Au Maroc c’est encore mieux : près de 28% de la population utilisent l’amazigh au quotidien, selon le recensement de 2014.
Il y a 2000 ans
Il y a une vingtaine de siècles, la majeure partie de l’Afrique du Nord et une partie du Grand Sahara parlaient encore amazigh. Cette vaste étendue est bordée à l’est par le Nil et au nord par la Méditerranée. L’Océan Atlantique et la rive nord du fleuve Sénégal indiquent ses limites respectivement à l’ouest et au sud. Zone culturelle aux confins désertiques mouvants, elle dispose même de quelques prolongements linguistiques et humains jusqu’au fin fond du Sahel. Ainsi, d’assez larges communautés parlent encore amazigh au sud de la boucle du Niger, notamment au Burkina Faso et au Nigéria.
Par Maâti Monjib
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