Pour former sa garde rapprochée faite de conseillers (Guédira, Slaoui, Boutaleb, etc.) et d’hommes de confiance (Oufkir – Dlimi), le défunt Hassan II s’était toujours appuyé sur les mêmes critères pour faire son casting. Il choisissait d’abord des hommes de sa génération, des «compagnons de route» en quelque sorte, ou alors des hommes hérités du système anciennement mis en place par le Protectorat et aguerris sous Mohammed V aux premières années de l’Indépendance. Même avec des personnalités différentes, ces hommes parlaient le même langage, ils appartenaient aux élites politiques, économiques, voire aussi intellectuelles. Avec Driss Basri, le défunt Hassan II a rompu avec le moule dans lequel il puisait habituellement ses «hommes forts». Il a choisi un homme plus jeune, n’appartenant à aucune élite en particulier, même pas policière. Contrairement à tous les autres collaborateurs, Basri n’avait point de vécu commun avec le monarque et aucun fait d’armes ne pouvait rapprocher les deux hommes. En plus simple, Driss Basri n’était pas «l’ami» de Hassan II, mais son serviteur. Il pouvait l’informer, le conseiller, au besoin le suppléer, mais sans jamais se départir de cette attitude et de cette position tranchée et quasi-définitive de serviteur. C’était gravé dans le marbre. Cette particularité a consacré la suprématie de Basri du vivant de Hassan II. Elle a aussi précipité sa chute à la mort du monarque. Et cela, le natif de Settat l’avait compris, mais sans jamais l’accepter…
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