Montre-moi ton bijou, je te dirais qui tu es. C’est ainsi que depuis la nuit des temps, les membres des innombrables tribus marocaines parviennent à se reconnaitre. Depuis à peu près le XVIème siècle, deux grandes tendances du bijou marocain se dessinent. Il y a d’abord ceux de fabrication amazighe, que l’on retrouve en quantité dans le Haut Atlas et dans le Souss depuis des millénaires. Avec l’avènement de l’Islam et le développement des foyers urbains, est apparu le bijou dit arabe ou citadin. L’utilisation des matériaux est bien distincte chez ces deux groupes. L’argent est dévolu au savoir faire des tribus berbères essentiellement dans les régions de l’Atlas. La principale caractéristique de ce type de parure réside dans la taille souvent démesurée de l’objet. Les premières photos de femmes berbères coiffées de bijoux pouvant dépasser le kilo font d’ailleurs sensation dans le monde. Une disproportion typique de la bijouterie amazighe, qui mise essentiellement sur des lignes épurées où les formes de bijoux prennent le pas sur la finesse des détails. Tout le contraire des parures citadines, dont les prouesses ne s’expriment réellement qu’avec l’arrivée massive des juifs chassés d’Espagne en 1492. Style, forme, taille : les références culturelles ne sont définitivement pas les mêmes. Dans les quartiers juifs de Fès, Meknès ou Salé, l’orfèvrerie s’impose comme le raffinement absolu en matière de bijouterie. Ainsi, une femme portant de petites boucles d’oreilles ciselées en or, affirme son appartenance à une classe sociale aisée et citadine. Cette dernière revendique une origine arabo-andalouse appartenant généralement à l’aristocratie proche des milieux intellectuels et du pouvoir.
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