L’argent est bel est bien le nerf de la guerre. Bien avant d’investir militairement le Maroc, la France s’est bien assurée d’avoir une totale maitrise des finances de l’empire chérifien. A la fin du XIXème siècle, l’état économique du Maroc est quasiment comateux. Les emprunts auprès des Européens, et notamment les Français, se succèdent. Au début du XXème siècle, le Maroc vit sous le règne de Moulay Abdelaziz (1894-1908) et aggrave ses dettes. A l’été 1904, le Makhzen sollicite l’aide financière de Paris. La diplomatie française, après s’être assurée une longueur d’avance dans le dossier marocain, y voit une véritable aubaine. Elle conditionne ce nouveau prêt, censé englober tous les précédents, à une série de mesures que devrait prendre le Maroc. Dont la création d’une Banque d’Etat gérée depuis Paris qui «posséderait les monopoles de frappe, d’émission, de caisse et de trésorerie, d’emprunt et de crédit», autant dire un muselage complet des finances marocaines. Après plusieurs jours d’hésitation, le sultan accepte et signe la convention du 12 juin 1904.
Aucun Résultat
View All Result