La paisible oasis aux confins de l’oriental va subitement connaître un terrible épisode de violence. Depuis les années 1880, l’armée française d’Algérie rode tout le long de la frontière avec l’empire chérifien. Provocations et escarmouches devinent de plus en plus fréquentes entre soldats coloniaux et tribus marocaines. En 1902, la France et le Maroc signent un accord recadrant les souverainetés respectives dans une zone aride et difficilement contrôlable. Après une accalmie, le 15 mai 1903, un rapport fait état de tentatives d’assassinat d’officiers français aux abords de Figuig. La riposte est violente et c’est ainsi que commence ce que la presse coloniale appelle les «événements de Figuig». Ils seront de plus en plus sanglants. Le cycle des représailles s’enclenche inévitablement. Le 31 mai, le Gouverneur français de la région échappe à une tentative d’assassinat. Le 8 juin, des centaines de canons français s’acharnent sur l’oasis marocaine. Le nombre des victimes est mal connu mais il est estimé à plusieurs dizaines de personnes. L’épisode va longtemps hanter la mémoire de l’oriental marocain, quasiment abandonné par un pouvoir central sans défense, avant même l’instauration du Protectorat en 1912.
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