L’image a choqué les milieux conservateurs italiens. Dimanche 10 mai dernier, le Premier ministre italien Giuseppe Conte accueille une jeune femme voilée sur le tarmac de l’aéroport de Rome. Il s’agit de Silvia Romano, humanitaire enlevée au Kenya en novembre 2018 alors qu’elle travaillait comme bénévole pour une ONG. Ce qui aurait pu être un «happy end» s’est transformée en tempête médiatique et politique en Italie à cause de la conversion à l’islam de l’ex-otage. Le quotidien transalpin Le Corriere della Sera a recueilli le témoignage de Romano, qui explique au quotidien que sa conversion a eu lieu à la suite de la lecture du Coran durant cette longue période de captivité. La jeune Milanaise dit avoir changé de nom et qu’elle s’appelle désormais Aicha. Alors que le pays traverse, suite à l’épidémie, l’une des plus graves crises de son histoire contemporaine, les forces populistes, conservatrices et racistes, fustigent le dénouement de la captivité de la jeune femme. Dès lors, des discours de haine ont fleuri à travers la toile italienne. Et ce sont les membres de la Ligue, mouvement politique d’extrême droite, qui se sont montrés les plus virulents. Ainsi, Massimo Giorgetti, un haut responsable de la région Vénétie, dirigée par la Ligue, a déclaré : «Est-ce-que je suis content de la libération de Silvia Romano? Absolument pas. Maintenant nous aurons une musulmane en plus et quatre millions d’euros en moins», faisant référence à la somme qu’auraient déboursé les services secrets italiens pour la libération de l’ex-captive. Simone Angelosante, maire de la petite ville d’Ovindoli et conseiller régional de la Ligue, est allée encore plus loin en tentant une comparaison avec l’Histoire : «Avez-vous jamais entendu parler d’un juif qui, libéré d’un camp de concentration, se soit converti au nazisme et rentré à la maison dans un uniforme des SS?». Depuis une enquête pour discrimination et menaces aggravées a été ouverte par le Parquet de Milan.
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