Plongée dans le Tanger interlope des années 1950. Avec, en vedette, l’étrange affaire dite du Combinatie…
Tanger, ville internationale entre 1923 et 1956, possède un statut particulier. Durant la période coloniale, elle n’appartient ni au Protectorat espagnol, ni à celui de la France. Ces deux pays se partagent l’Empire chérifien en deux zones bien distinctes, délimitées par des frontières intérieures où passeport et laissez-passer sont de mise. Cette particularité de la ville du détroit n’est pas que politique. Elle est également sociale, culturelle et économique. Une spécificité qui va attirer des convoitises dont celle des trafiquants et autres margoulins peu scrupuleux. L’argent est le nerf de la guerre. Pas seulement. Il est également celui de l’économie officielle et officieuse. Contrairement à une idée reçue et bien ancrée dans les mentalités, la Tanger internationale, véritable havre pour les artistes, les entrepreneurs et les hommes d’affaires, n’est pas si prospère que le mythe nous laisse croire. Argumentons. À vrai dire, le dépérissement de la ville s’amorce vers 1930. La crise économique venue de New-York va balayer toute la planète, exception faite de l’Union Soviétique. Elle touchera aussi bien la zone espagnole et française que la zone dite internationale. Tanger, avec ses 375 kilomètres carrés, est totalement enclavée dans la zone espagnole. Du coup, elle dépend entièrement du commerce avec cette zone.
Par Farid Bahri
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