Casablanca, dernière année de lycée. L’insouciance de la jeunesse marocaine aisée et tous ses excès : courses de voitures, amitié, musique, alcool et angoisse de l’âge adulte. «Marock» est un Maroc inconnu, à l’image de Rita, 17 ans, qui se confronte aux traditions de son pays. Elle vit son premier amour et découvre les contradictions de la société dans laquelle elle vit, de sa famille et de son frère aîné, qui prône un retour aux valeurs traditionnelles. Il y a près de 20 ans sortait «Marock», premier long-métrage de Laila Marrakchi.
«1993 : Quelques années après la guerre du Golfe, trente deux ans que Hassan Il est au pouvoir, moi j’ai 17 ans et je vais passer mon bac. Au fait, je m’appelle Rita, je suis née et vis depuis toujours à Casa… Anfa plus exactement ; un quartier où se concentre au mètre carré toutes les plus belles villas, les plus belles bagnoles du Maroc, et bien évidemment toute la grande bourgeoisie marocaine… On va tous au Lycée Lyautey, la mission française… Notre langue à nous, c’est le français…», lit-on sur le premier synopsis du film, que sa réalisatrice Laila Marrakchi a bien voulu nous révéler. «Mais, moi, ce que je veux, c’est vivre à 200 à l’heure, m’amuser sans tous les interdits de cette foutue tradition, de tout ce système qui vient nous empoisonner la vie, qui nous frustre dans nos élans parce que ça ne se fait pas, parce que c’est hchouma… Je suis une Marocaine un peu spéciale, mais une Marocaine quand même, qui a surtout envie de liberté !».
Rita, remarquablement incarnée par Morjana Alaoui, est embarquée dans une banale histoire d’amour avec Youri, campé par Matthieu Boujenah, le neveu de Michel Boujenah, le célèbre acteur français d’origine tunisienne. Les faits prennent lieu en plein mois de ramadan dans le quartier huppé d’Anfa Sup’, où la jeunesse dorée de Casablanca vit comme dans un kibboutz, transgressant régulièrement les codes de l’autre Maroc, le vrai. On mange, on boit, on fume.
Par Omar Kabbadj
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