Le 13 janvier 1908, le général Albert d’Amade (1856-1941) débarque au Royaume chérifien, en remplacement d’un Antoine Drude affaibli par la maladie, tombé en disgrâce et principal responsable des troubles de juillet-août 1907 ayant conduit au bombardement de la ville de Casablanca. Sur place, la région entre Casablanca et Settat est rapidement «pacifiée». Des postes ont par la suite été établis à Berrechid, Settat et l’actuelle Dar Bouazza, afin de surveiller les dernières tribus résistantes parmi les Oulad Hariz, les Mzamza et les Mdakra. Mais deux évènements viendront ternir rapidement la réputation du général d’Amade. Alors que le bombardement de Casablanca est souvent cité pour illustrer le massacre français au Maroc, opéré sous le général Drude, les actions dirigées par d’Amade semblent avoir été supprimées de l’historiographie. Il s’agit en l’occurrence de deux faits : l’attaque de la tribu des Mdakra, le 8 mars 1908, puis le massacre de la Zaouia de Sidi el-Ourimi, ayant fait près de 1500 morts, quasiment tous civils. Le 22 février 1909, soit près d’un an après les faits, le général d’Amade quitte le Maroc, se targuant d’avoir mis en place «la base de l’oeuvre» de Lyautey. Et si les deux hommes, qui se connaissent, ont fait leurs classes à Saint-Cyr, leur destin sera bien différent. Car autant Lyautey sera grandi par son aventure marocaine, autant d’Amade rentrera progressivement dans l’oubli à cause de cette même aventure parenthèse marocaine…
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