Du papyrus au manuscrit, en passant par le parchemin : de quelle manière a-t-on lu au Maroc depuis l’Antiquité à nos jours ? Feuilletons le livre de cette folle aventure des bibliothèques et de la lecture, au fil des siècles et des dynasties.
«Lisez pour vivre», écrivait en juin 1857, Gustave Flaubert à Mademoiselle Leroyer de Chantepie, une écrivaine aujourd’hui quelque peu passée sous les sonars de la littérature. Quel autre hymne à la lecture sinon ce sanctuaire ultime qui la symbolise, à savoir la bibliothèque. Mais d’où nous vient donc cette institution et où a-t-elle vu le jour ? Pour répondre un peu rapidement : d’Aristote et à Athènes. Le géographe Strabon, mort au 1er siècle de notre ère, affirmait que «Aristote est le premier, à notre connaissance, à avoir réuni une collection de livres, et à avoir appris aux rois d’Égypte la manière d’organiser une bibliothèque». Cette affirmation est correcte tant que l’on garde une lecture eurocentrée de l’histoire. Pourtant, le bon sens relierait naturellement l’écriture à la lecture, la lecture au support écrit et le support écrit à un lieu de conservation qu’est la bibliothèque. Aucune surprise à avancer que les bibliothèques apparaissent dans une civilisation de l’écriture. À cela l’historien et bibliothécaire Francis Barbier affirme, dans «Histoire des Bibliothèques» (2013) que «les bibliothèques ne peuvent apparaître et se développer que dans des civilisations qui non seulement connaissent l’écriture, mais où celle-ci a un niveau de diffusion assez large pour pouvoir être utilisée de manière relativement courante, même s’il ne s’agit jamais que d’une minorité au sein de la population globale. Quatre géographies voient successivement apparaître la technique permettant de saisir un énoncé sous une forme graphique : il s’agit de l’Égypte et de la Mésopotamie (actuel Irak), puis de la Chine, et enfin les Mayas du Yucatán».
Par Farid Bahri
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