En 1942, à la faveur de la Seconde guerre mondiale, l’armée américaine débarque au Maroc pour finalement y demeurer trente-six ans. Vilipendée par les nationalistes et Mohammed V, chouchoutée par Hassan II, jusqu’à ce qu’il se méfie d’elle, voici l’épopée des GI’s américains dans le royaume.
Il fut une époque où le Maroc est passé à l’heure américaine. Le 8 novembre 1942, les forces armées américaines enclenchent l’Opération Torch. Des milliers de GI’s débarquent sur la côte atlantique marocaine. Le but ? Protéger les colonies françaises d’Afrique des velléités d’expansion du IIIème Reich. Si l’Allemagne envahissait la totalité de la côte nord-africaine et d’Afrique occidentale, « elle pourrait facilement lancer une attaque contre l’Amérique du Sud et peut-être contre les États-Unis eux-mêmes », selon El Mostafa Azzou, docteur en histoire. Moins d’un an plus tôt, l’attaque aérienne japonaise sur la flotte américaine à Pearl Harbour, le 7 décembre 1941, a convaincu les stratèges américains de la « nécessité urgente de protéger la côte atlantique des Etats-Unis. Dans ce dispositif, le Maroc était une véritable ceinture de sécurité des Etats-Unis et il fallait le protéger contre les forces de l’Axe », poursuit-il. Mais le développement de l’activité militaire américaine au Maroc agace les Français, bien décidés à conserver leur autorité au Maroc. Car en réalité, sous prétexte de protéger les intérêts des Alliés, les Etats-Unis ont un objectif très précis: « Devenir puissance protectrice, sinon au grand jour, du moins dans les coulisses, sous forme d’un statut d’apparence internationale ».
Par Nina Kozlowski
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