La présence romaine est indissociable de la période antique du Maroc. L’influence, la bienveillance, la mise sous tutelle, l’annexion et enfin l’abandon de la Maurétanie Tingitane par l’empire le plus puissant de son temps est une histoire de plusieurs siècles.
Volubilis. La cité antique, dont l’origine sans doute néolithique demeure teintée de mystère, est aujourd’hui la plus belle vitrine de la présence romaine sur le sol de l’actuel Maroc. Arc de triomphe, forum, thermes, temples et capitole viennent illustrer une organisation citadine typique de l’ordre romain. Une structure sociopolitique identique aux principales places fortes d’un colossal empire qui atteint les 5 millions de kilomètres carrés un siècle après J.C. Si Volubilis et le reste de la Maurétanie Tingitane (appellation romaine du Maroc de l’époque) sont soumis à l’influence de Rome, ce territoire se situe toutefois à l’extrémité sud-ouest de cette gigantesque entité politique. Ce bout du « monde connu » n’est donc certainement pas au cœur des enjeux de pouvoir et de domination qui agitent les élites de Rome. C’est d’ailleurs pour cela que seuls quelques sites sont romanisés durant la période antique marocaine et qu’aucune trace de l’empire n’est retrouvée au sud de Chellah (Sala) et de Volubilis. Le reste du territoire, soit la grande majorité du Maroc actuel, échappe complètement à l’empire et est essentiellement parcouru par des tribus semi-nomades amazighes qui sillonnent les terres depuis les confins sahariens.
Par Sami Lakmahri
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