Que sait-on de cette autre forme d’esclavage, celle des chrétiens asservis en Afrique du Nord et au Levant, qui connut son apogée en Méditerranée ? Zamane mène l’enquête avec des éléments nouveaux pour éclairer cette facette assez méconnue de l’esclavage moderne.
«400 years, and it’s the same philosophy (400 ans, et c’est la même philosophie)», chantaient Peter Tosh et Bob Marley en 1973. L’album «Catch a fire», le premier des Wailers, est un succès planétaire. 400 ans d’esclavage des noirs, un crime que les artistes jamaïcains dénoncent avec justesse en tant que descendants directs des esclaves noirs déportés d’Afrique vers les Caraïbes. Mais pendant que les Européens, avec la complicité de courtiers arabes et même noirs, élèvent l’esclavage des noirs au rang de politique économique majeure, certains d’entre eux tombent eux-mêmes dans les filets de l’esclavage dans le pourtour méditerranéen, aux mains des autres puissances de l’époque, dans le pourtour méditerranéen. Au XVIIème siècle, pour les marins et les marchands britanniques, l’esclavage n’était pas le fait des Européens blancs à l’égard des autres peuples, en particulier des Africains noirs. Même les Anglais, pourtant éloignés de la Barbarie et déjà parmi les trafiquants d’esclaves les plus agressifs dans les années 1630, ont été réduits en esclavage par des corsaires musulmans opérant à partir de Tunis, d’Alger et de certains ports marocains et ce, en nombre non négligeable.
Par Omar Kabbadj
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