L‘annonce avait fait grand bruit : début octobre, une chaire Afrique a été créé au prestigieux collège de France, à Paris. C’est une première pour l’institution qui décide de consacrer une chaire dans son intégralité au continent africain.
Le nouveau patron de la chaire en question, François-Xavier Fauvelle, directeur de recherche au CNRS français, est un chercheur reconnu dans son domaine (histoire ancienne de l’Afrique) et loué tant pour ses qualités d’homme de terrain que pour son érudition, révèle le magazine « Sciences et Avenir » qui avait dressé son portrait quelques mois plutôt.
Ce qu’on sait moins du chercheur, c’est qu’il dirige depuis 2012 des recherches archéologiques sur le site de Sijilmassa, révèle ce 14 octobre Médias24. Malheureusement, « le programme est suspendu », explique Fauvelle au site d’information, précisant qu’un livre sera bientôt publié au Maroc au sujet des résultats obtenus. La raison de la suspension, momentanée, selon la même source, est due à un problème administratif qui devrait bientôt résolu. `
L’antique ville de Sijilmassa, construite durant le VIIIème siècle, fait partie des cités perdues du Maroc. Au Moyen-âge, elle était considérée comme étant le centre urbain le plus actif du Maroc. La centralité de la région de Sijilmassa daterait même d’avant l’apparition de l’islam, alors que la cité servait au commerce transsaharien. Aux alentours de 740, les tribus Zénètes contribueront à son essor, devenant la deuxième ville musulmane du Maghreb après Kairouan dans l’actuelle Tunisie. Le prestige de la ville n’a pas été affecté après l’arrivée des Almoravides et des Almohades qui continueront de maintenir la ville comme source d’approvisionnement.
Mais, en raison de plusieurs facteurs économiques, politiques et environnementaux, Sijilmassa sera plus tard précipitée dans la décadence. Il faudra attendre les années 1980 pour que chercheurs et archéologues s’y intéressent…