Hajja Hamdaouia, l’icône de la chanson populaire marocaine, s’est éteinte le 5 avril dernier. L’émotion qu’a soulevé cette actualité démontre l’impact de la diva sur la culture contemporaine. Son héritage mettra longtemps à être digéré…
Son anémie chronique a finalement eu raison d’elle. Mais Hajja Hamdaouia a résisté, comme elle l’a toujours fait, jusqu’à l’âge de 91 ans. La chanteuse a rendu l’âme le 5 avril dernier à l’hôpital Cheikh Zayd de Rabat. Sa dépouille a été inhumée le lendemain au cimetière Achouhada de Casablanca. Hamdaouia laisse derrière elle un public en deuil et une carrière longue de sept décennies. La «chanteuse des trois rois» s’est d’abord fait connaître pendant l’exil du premier, le sultan Ben Youssef. Son premier titre phare (Wayli a chibani) est d’ailleurs une satire à l’encontre de Mohamed Ben Arafa, monarque éphémère remplaçant du «père de l’indépendance». Musicalement, Hamdaouia modernise la Aïta et en fait un style aussi engagé qu’elle-même. Surtout, elle fait sortir ce courant musical du milieu jugé vulgaire où il était alors cantonné. Après une première partie de carrière à succès, où elle remplit les salles du royaume et d’ailleurs, la diva connaît une longue traversée du désert. Elle refait surface au début des années 2000 et rappelle aux marocains pourquoi elle est incontournable. Plusieurs jours après sa mort, les hommages et les larmes continuent de pleuvoir. Son héritage, lui, n’a pas fini de se faire entendre.