C’est probablement le régime le plus austère de l’Histoire du Maroc. Les Almohades (1147-1269) traînent encore aujourd’hui une réputation de pourfendeurs d’art, de culture et de philosophie. C’est en partie vrai, et les historiens sont en mesure de prouver que les disciples du Mahdi Ibn Toumert se sont livrés à un saccage des lieux de culture et à plusieurs autodafés, particulièrement concernant les œuvres philosophiques d’auteurs musulmans. Mais cette réalité a probablement occulté une autre, celle d’une production littéraire et philosophique fondamentale. Deux illustres savants viennent ainsi mettre à mal le rigorisme intransigeant des Almohades. Abou Bakr Ibn Toufaïl (1110-1185) et son disciple Ibn Rochd (1126-1198) sont parmi les plus importants philosophes de l’époque. Originaires d’Al Andalus, ils ont pu écrire leurs œuvres les plus marquantes pendant cette ère, encouragés en cela par le sultan Abou Youssouf Yacoub El Mansour (1184-1199). Le souverain almohade, petit-fils de Abdelmoumen premier calife de la dynastie, a non seulement protégé ces esprits brillants mais il a, en plus, commandé à Ibn Rochd ses célèbres commentaires d’Aristote.
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