Au début de son règne, Hassan II cherche à trouver une légitimité à son alignement évident au bloc de l’Ouest. Misant sur son statut religieux de commandeur des croyants, Hassan II explique son aversion envers les « régimes matérialistes et athées » d’obédience communiste. Le Maroc étoffe ainsi son argumentaire. Une nouvelle planification en vue d’une chasse aux communistes africains ne s’enclenche qu’avec les années 1970. Cette nouvelle ère est marquée par un homme, Henry Kissinger. Le secrétaire d’Etat américain prévoit une nouvelle approche pour la diplomatie de son pays. Désormais, l’interventionnisme insolent des américains est révolu. En Afrique, l’échec des tentatives d’assassinat de Patrice Lumumba orchestrées par la CIA est encore dans toutes les mémoires. Kissinger souhaite dorénavant que les alliés des américains « sous-traitent » la guerre d’influence. C’est ainsi que nait le Safari Club. En plein chaos de la révolution iranienne de l’année 1979, le journaliste égyptien Mohamed Haykal met la main sur des documents confidentiels au cœur du palais du Shah. Il y découvre la signature d’Anouar Sadate président égyptien, de Kamal Adham chef des services secrets saoudiens, du Shah d’Iran, du comte Alexandre de Marenches chef des services secrets français à l’étranger (le SDECE), de Kissinger et du roi Hassan II. Ce groupe informel de puissants hommes d’Etat a vu le jour secrètement quelques années plus tôt dans l’objectif de lutter contre les risques d’expansion du communisme, essentiellement en Afrique. Haykal baptise cette coalition de l’ombre « le Safari Club ». La vérité sur ce « club » est aujourd’hui encore scellée dans les Archives.
Aucun Résultat
View All Result