C’est un acte historique auquel s’est livré le roi des Belges Philippe à l’occasion du soixantenaire de l’indépendance de la RDC (République Démocratique du Congo). Hier, 29 juin, le souverain a adressé une lettre au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, dans laquelle il tient à exprimer ses « plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés ». C’est la première fois que la monarchie belge affiche une telle reconnaissance du tort causé dans l’une des plus sanglantes aventures coloniales en Afrique. Pour rappel, l’immense territoire du Congo devient propriété personnelle du roi des Belges Léopold II (1865-1909) suite à la conférence de Berlin en 1885. Pendant près de 25 ans, le souverain exploite frénétiquement les immenses richesses de ce vaste territoire d’Afrique intertropicale. Certaines études coloniales consacrées à cette période évoquent des millions de mort. En 1909, le territoire devient le Congo Belge et est dirigé depuis Bruxelles par le gouvernement fédéral. En 1960, à l’indépendance du pays, la figure de Léopold II devient celle de la répression coloniale exercée sur le Congo. La lettre de Philippe, actuel roi, est la première déclaration de ce type d’un souverain régnant. Elle intervient dans le contexte du mouvement américain contre la discrimination raciale.
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