Dans le livre «Le Défi» paru en 1976, le roi Hassan II garde bon espoir de récupérer «à l’amiable» les présides espagnols en territoire marocain. Dans sa rhétorique, il n’hésite pas à invoquer l’histoire …
«J’ai bonne espérance qu’un jour on reconnaitra de même que Sebta, Melilla, les îles du Rif comme territoire marocain. Bien loin de menacer, c’est au bon sens, à la raison, à l’amitié aussi, que nous ne cesserons de faire appel. Durant des siècles, et parce que le sort des armes leur fut favorable, nos ancêtres ont occupé une grande partie de l’Espagne. Quel ne serait l’étonnement de l’opinion internationale si nous revendiquions aujourd’hui Séville, Cordoue, Malaga ou Valence ? Que nos amis espagnols estiment les clauses du Traité d’Utrecht de 1713 peu conformes aux réalités de 1976 est compréhensible ; qu’ils désirent que «Gibraltar, territoire usurpé et colonisé» fasse retour à la couronne espagnole parce que ce territoire se trouve en Espagne, rien, de leur point de vue, ne nous semble plus logique. Il est naturel que l’Espagne en appelle aux plus hautes autorités qui garantissent le droit international. Reconnaîtra-t-on qu’il n’est pas moins logique et compréhensible que nous considérions Sebta et Melilla, qui se trouvent au Maroc, comme marocains ? Un traité à été jadis signé à Utrecht, il ne nous appartient ni d’en discuter les clauses, ni de savoir si elles ont été absolument respectées par toutes les hautes parties contractantes : l’Espagne, l’Angleterre, la France et la Hollande. Mais il nous appartient de répéter qu’aucun de nos souverains n’a jamais signé un traité reconnaissant que les territoires marocains susnommés ne faisaient plus partie intégrante de son royaume.
«Pour notre part, nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour régler amicalement, pacifiquement, ces sortes de différends».