Son coup de foudre pour l’Algérie est connu, mais ses liens avec la patrie marocaine le sont beaucoup moins. Militant anticolonialiste et avocat médiatique, Jacques Vergès a pourtant côtoyé Abdelkrim Khattabi, conseillé le dr Khatib et « accompagné » Hassan II dans l’affaire Omar Raddad. Récit.
C’est sur son île, l’île de tous les exils, que Jacques Vergès, fait la rencontre d’un héros de la lutte anticoloniale. À la Réunion, où une partie de ses ancêtres sont installés depuis la fin du XVIIème siècle, il côtoie Abdelkrim Khattabi, le dirigeant de la révolte du Rif. « J’ai mangé le premier couscous de ma vie chez lui, et j’allais au lycée avec ses enfants. Nous parlions de la guerre du Rif et il est évident que, déjà, mon cœur battait du côté des insurgés. Il y avait aussi deux empereurs d’Annam exilés de force : Than Thaï et Duy Tan. Ces deux hommes avaient été renversés et conduits à vivre misérablement en exil pour la simple raison qu’ils ne voulaient pas accepter la domination française chez eux », raconte-il dans un entretien réalisé avec l’avocat Philippe Karim Felissi. Son père, Raymond, s’entend très bien avec Abdelkrim : « Il nous rendait visite à Saint-André. Il y avait entre eux des relations très cordiales, et les mêmes convergences dans les idées, ils avaient des discussions sur l’histoire, la guerre du Rif, le colonialisme… C’était ce qui le liait le plus », souligne Paul Vergès, le frère de Jacques.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°101 (avril 2019)