Le Plan Maroc Vert, lancé officiellement en 2008, est le dernier grand chapitre de l’évolution de l’agriculture dans le royaume. Pour un pays comme le notre, historiquement agricole, ces réformes sont vitales. Depuis plusieurs millénaires, elles permettent de talonner la modernité et renouveler la qualité de la production. Passage en revue des grands chapitres de l’histoire de notre agriculture.
Antiquité : Une fertilité légendaire
Si le territoire de l’actuel Maroc est connu des civilisations antiques, ce n’est pas seulement pour les sites mythologiques comme les grottes d’Hercules ou le Jardin des Hespérides. Mais aussi car il est déjà reconnu comme l’une des terres les plus fertiles de la région. Les Phéniciens puis les Carthaginois sont certainement les premiers « étrangers » à s’en rendre compte. Dès le Xème siècle avant J.C, les Phéniciens établissent quelques comptoirs commerçants sur les côtes méditerranéennes et atlantiques. Les échanges marchands portent sur des produits locaux tels que l’ivoire, le vin et les diverses peaux d’animaux. Quelques siècles plus tard, le navigateur carthaginois Hannon relate dans son périple, qui le mène sur la façade atlantique du Maroc, que ces terres regorgent de céréales, de vignes, d’oliviers, de plantes potagères et de miel. Sous l’influence romaine, le territoire appelé Maurétanie Tingitane est d’abord reconnu pour la qualité de son pourpre, un gastéropode utilisé pour fournir un colorant. La couleur qui en résulte est certainement la plus prisée de l’Antiquité et devient l’apanage des empereurs et des personnages les plus puissants de leurs temps. Plus tard et jusqu’à la période contemporaine, le Maroc se distingue par la production d’olives et d’huile qui en découle, une production propice au climat méditerranéen. Dans les plaines atlantiques, ce sont les céréales, essentiellement le blé, qui attirent marchands et colons.
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