Quelle est l’histoire de cette montagne magique que même les explorateurs les plus émérites n’osaient grimper ? Comment ce lieu si riche, dont les traces remontent jusqu’au royaume Berghouata, ne ressemble plus à rien aujourd’hui ?
Jebel Lakhdar se trouve à 120 km environ d’El Jadida, dans la plaine de tirs des Doukkala, près du plateau de M’tal. Cette montagne porte différents noms : la Montagne Verte, Monte Verde ou Serra Verde. Généralement, la transcription française «Djebel» est un peu différente de l’arabe classique et dialectal du Maroc «Jebel». Ce qui a toujours surpris les explorateurs de cette montagne, c’est la vigueur de son relief. Isolée presque complètement par des vallées, elle forme une masse imposante visible de fort loin, et qui a servi jadis d’amer (point de repère fixe et identifiable) aux navigateurs. C’est la saillie la plus vigoureuse qui domine le paysage des Aounate, territoire contrasté qui commence au nord après la kasbah de Boulaouane, se prolongeant vers la ville de Sidi Bennour et s’étendant vers les Rehamna. Selon l’historien Ahmed Bouchareb (in «Doukkala et la domination portugaise», 1984), l’appellation «montagne» vient du fait de sa situation dans une plaine tout à fait plate ; quant à l’adjectif «verte», c’était le fait que l’endroit était peuplé de beaucoup d’arbres et de sources d’eau. Dans son livre «Merrakech», publié en 1905, Edouard Michaux-Bellaire traduit le mot «akhdar» (vert) par «couleur sombre», ce qui paraît littéralement un faux-sens, mais se référant sans doute au vert forêt, sombre et profond.
Par Mustapha Jmahri
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