Il y a très exactement 17 ans disparaîssait Driss Benzekri. Un homme de conviction porté par la force du destin. Qui a su s’élever envers et malgré tout et tous. Sa vie et son œuvre sont une formidable leçon d’espoir pour un Maroc meilleur.
Beaucoup ont appris, ce 22 mai 2007, à situer Aït Ouahi sur une carte. En quittant l’autoroute menant à Meknès, sur le territoire de la commune de Tiflet, on s’embarque sur une petite route habituellement peu fréquentée. Mais pas ce jour-là. Il fait chaud. Les voitures défilent les unes après les autres, toujours dans la même direction, comme si la route était à sens unique. Avant d’atteindre le village, un cortège officiel traverse la voie étroite en trombe. Il faut s’écarter et céder le passage à toute vitesse, sinon…
Nous sommes un mardi, le marché c’est le jeudi. Mais ce mardi ne ressemble à aucun autre. La foule qui s’amasse sur la place centrale du village dépasse de loin le nombre d’habitants de ce petit hameau. À peu près tout ce que le Maroc compte comme sensibilités politiques est représenté. De tous les invités VIP, le général Hamidou Laânigri, ancien patron de la DST, est le seul à ne pas pénétrer à l’intérieur de la mosquée où repose le corps du défunt, pour la prière d’Al Asr. Nerveux comme à son habitude, l’homme fort du renseignement marocain semble monter la garde…
Quand arrive le moment émouvant de la levée du corps, c’est tout le village qui se met en branle et marche, comme un seul homme, pour accompagner Driss Benzekri à sa dernière demeure. Aux premières loges, tout le monde remarque la présence d’un autre Driss Benzekri, ancien portier des Lions de l’Atlas (il a gardé les buts marocains lors du Mondial 1998), un proche du défunt, mais aussi Ilyass Omari et quelques intimes. Le moment est solennel et le cérémonial d’adieu est simple, à l’image de Driss Benzekri, dont la disparition a fait de ce douar l’endroit le plus chaud (et pas que pour la température), le plus couru du Maroc, ce jour-là.
Par Karim Boukhari
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