La fréquence des missions diplomatiques marocaines en Europe s’est accrue au cours de la période dite moderne (XVème-XVIIIème siècles) au fur et à mesure que le Maroc s’est ouvert sur l’Occident. Pour quel résultat ?
Il faut remarquer que la plupart de ces missions était motivée, non pas par le désir de renforcer les relations politiques et commerciales avec les pays européens, mais plutôt par la nécessité de liquider le legs d’un passé caractérisé par la confrontation militaire, et l’ambition de jeter les bases d’une nouvelle approche dans les relations internationales du Maroc. En effet, la liquidation de la course maritime et la libération des captifs de guerre s’imposaient comme des conditions essentielles pour toute option de normalisation avec les puissances chrétiennes. Il faut reconnaître que parmi tous les hommes d’état qui ont servi le sultan Sidi Mohamed ben Abdallah, Ibn ‘Uthman al-Maknassi (mort en 1799) était l’homme politique le plus averti et le plus expérimenté de toute une génération. C’est pour cela que les trois sultans de la deuxième moitié du XVIIIème siècle (Sidi Mohamed et ses successeurs Moulay Yazid et Moulay Slimane) le choisirent sans hésitation comme le représentant du Maroc auprès des gouvernements européens. Et ce n’est pas un hasard si le sultan lui a confié trois des missions les plus délicates qui l’ont mené à Madrid, puis Malte et Naples, et enfin à Istanbul.
Par Mohamed El Mansour
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