Si la France et l’Espagne ont établi un protectorat dans les terres marocaines, d’autres pays européens ont tenté leur chance, à leur manière… Comme la Belgique, qui a multiplié les incursions «intéressées» à l’intérieur de l’empire chérifien.
En ce milieu du XIXème siècle, l’Empire chérifien attire toutes les convoitises. En particulier celle de la France depuis 1844. Il ne faut pas oublier l’Espagne qui, les pieds dans le Maghreb, voit dans le Maroc un fief colonial qui lui revenait de droit. Au faîte de toutes ces intrigues diplomatiques européennes, le prince Léopold prépara le terrain. Léopold-roi, père du prince, réagira. Pourquoi ne pas tenter la chance au Maroc ?
Cependant que les puissances européennes, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, tous ces grands qui encerclaient la Belgique, se disputent en coulisse le territoire. La Belgique se faufila pour recueillir ce que ces nations européennes, à force de tergiverser et de pérorer, finiront par lâcher. Comme dans la fable du corbeau et du renard. Le fromage sera à la Belgique. Ainsi Léopold II déploya-t-il une patience royale. «Tout arrive à point à celui qui sait attendre», résuma la doctrine diplomatique léopoldienne. Pour ce faire, le roi des Belges était loin de se fier au destin. Ses agents étaient là, à sonder, à ausculter le terrain, à étudier la question, sans relâche. Et Léopold II était aux aguets. Ses procédés diplomatiques furent astucieux, perspicaces. On conquiert un terrain portion par portion, tranquillement, si on ne veut pas de conflit. Il le savait, lui qui était le roi d’un pays où les luttes et les prises de possessions n’ont pas manqué.
Par Farid Bahri
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