Le film d’Asmae El Moudir a fait le tour du monde. En plus d’avoir gagné, bien sûr, le grand prix du prestigieux festival de cinéma de Marrakech. Un succès mérité et méritoire, tant le documentaire (ou docu-fiction) multiplie les prouesses stylistiques, sans négliger une grande part de spontanéité, et surtout d’émotion. Avec, comme point culminant, les tragiques événements de juin 1981, qui ont coûté la vie à des centaines (certains parlent de milliers) de jeunes Marocains, notamment à Casablanca. Mais alors, «La Mère de tous les mensonges» est-il le premier film marocain à traiter de cette douloureuse question, longtemps taboue et peu explorée par les artistes marocains (entre pudeur et autocensure) ? Beaucoup pensent que oui. La réponse, pourtant, est : non ! En 2013, déjà, il y a donc 11 ans, Hicham Lasry s’était penché sur le sujet. Son film «C’est eux les chiens» racontait la trajectoire d’un personnage d’un Casablanca amnésique, au regard hagard et que certains pointent comme étant à demi-fou. En fait, et comme le film le révélera au fil des minutes, est un rescapé des événements des 20 et 21 juin 1981. Un rescapé qui a tout perdu, à commencer par sa mémoire… Ce film, peut-être le meilleur de Lasry, est ainsi le premier à traiter ouvertement et directement, sans allégorie, ni symbolisme, des événements de juin 1981.
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